Salut à tous !
L'auto production est plus souvent une alternative aux portes fermées des circuits professionnels, qu'un choix délibéré.
Pourtant, de plus en plus d'artistes, du fait des possibilités offertes par les nouvelles technologies, ne passent même plus par la case "Maisons de disques". Les partenaires désignés de l'artiste que sont les Maisons de disques et les producteurs tourneurs ne font plus rêver.
Il n'est pas rare aujourd'hui, de voir les artistes ne signer avec un label qu'après un deuxième ou troisième auto produit. En clair, les artistes se lancent, les labels accompagnent.
Le marché du disque se sclérose actuellement. Trop d'offres et toutes dans le même sens, nivellent la production par le bas.
Si les talents et les personnalités ne manquent pas, les contenus se ressemblent malheureusement trop. Les valeurs du show-biz qui filtrent les découvertes de talents sont de nature à garantir d'abord la pérennité de ce show-biz.
Heureusement, parmi la masse, quelques artistes d'exception se révèlent et trouvent l'appui nécessaire à leur développement avec des petits labels plus soucieux de la qualité des œuvres qu'ils produisent.
L'auto production peut être sommaire et se contenter de diffuser sur le Net des titres, vendre à la sortie des concerts des CD-gravure maison et faire ses livrets, flyers et affichettes sur son imprimante. Si cela est à la portée de n'importe quel amateur, l'artiste soucieux de réaliser une vraie production, à l'image de ce que font les professionnels, aura pour premier souci l'estimation exacte des compétences et des moyens dont il dispose.
Des artistes connus ont aussi pris les choses en main en créant leur propre label.
Evidemment pour créer une structure commerciale avec des collaborateurs salariés compétents, et faisant appel à des prestataires professionnels quand cela est nécessaire, il faut des moyens importants.
C'est une forme d'auto production qui bénéficie d'un actif certain et ne peut se comparer avec l'auto production d'un artiste émergent.
L'auto production de qualité, c'est-à-dire, celle qui tient compte de bonnes conditions techniques, sur scène comme en studio et qui en plus, permet réellement le développement d'un univers artistique, favorisera plus sûrement un contenu distant des prérogatives commerciales.
L'auto production qui conduit l'artiste à travailler comme un artisan et donc à vivre de son art comme un ébéniste vit du sien, est pour moi une idée d'avenir. Ceci n'implique pas un travail solitaire, bien au contraire, les collaborations avec des personnes compétentes et animées par les mêmes valeurs, sont vitales.
Au moment où le monde entier prend conscience des libertés inconsidérées que nous avons prises avec notre chère planète, allons-nous accepter encore longtemps ce système qui organise un formidable gaspillage d'énergie, de compétences, de temps, d'argent, pour faire savoir et plus que savoir que Machin-truc-bidulle sort son nouvel album, réalisé avec les meilleurs ! Pendant que des artistes travaillent dans l'arrière-cour, les vedettes pétées de tune boulottent comme de grosses chenilles intergalactico médiatiques, tout l'espace !
Sans vouloir trop en faire, l'auto production peut être aussi un acte militant pour une société plus juste, où les artistes n'auraient pas besoin de devenir millionnaires pour être appréciés d'un large public.
L'aspect presque péjoratif du terme auto production dans l'univers du disque, prendra certainement un autre sens si cette auto production se mute en production artisanale et que de nouvelles mœurs et de nouveaux partenariats professionnels existent enfin entre les différents acteurs du monde de la musique.
A bientôt ici, chez vous, chez nous, en concert, ou comme dab au hasard de l'enfer !
